Touteconscience est conscience de quelque chose. Husserl; Toute conscience est conscience de quelque chose. Husserl. PubliĂ© le 19/03/2020. Obtenir ce document Extrait du document «ConnaĂźtre, câest âsâĂ©clater versâ, sâarracher Ă la moite intimitĂ© gastrique pour filer lĂ -bas, par-delĂ soi, vers ce qui nâest pas soi, lĂ -bas prĂšs de lâarbre, et cependant hors de lui
Tusais que tout rĂȘve dâextraterrestres permet de lever le voile sur la partie secrĂšte de ton esprit ? Tu tentes peut-ĂȘtre de tâĂ©vader dâune existence ennuyeuse ou tu vas bientĂŽt rencontrer une personne hors du commun. - Bonjour mon cher Thierry. Jâentends donc que tu vas bien! Tu fais toujours des rĂȘves lucides ou Ă©veillĂ©s, nâest-ce pas? Ăa vient dâoĂč Ce site a Ă©tĂ©
Consciencedéfinition La conscience se définit comme la connaissance plus ou moins claire de ce qui se passe en moi ou en dehors de moi. Elle est spécifique à l'humain. - elle peut etre immédiate ou réfléchi - c'est un dynamisme : je peux prendre conscience de plus de choses au fur et à mesure de la vie Qui suis-je ? je peux prendre conscience de ce que je suis seulement
Laréciproque étant vraie, on prend aussi conscience de l'existence de notre propre Arnold; on peut alors essayer de le maßtriser lorsque quelqu'un s'y prend mal pour nous faire prendre conscience de quelque chose, et essayer de voir au delà des apparence pour comprendre le message qu'on veut nous faire passer. Chantal - 28 Jun. 2016.
Ilest faux que la cure fasse passer le "souvenir" pathogĂšne de l'inconscient dans le conscient, elle conduit Ă former un "souvenir" lĂ oĂč il avait "quelque chose" qui opprimait la conscience, "quelque chose qui Ă©tait issu du passĂ© mais qui Ă©tait un infra-souvenir et qui, sans doute, opprimait la conscience parce qu'elle ne pouvait plus former un souvenir sur cette matiĂšre mnĂ©monique
Sonprincipe est simple : toute conscience doit ĂȘtre conçue comme « conscience de quelque chose ». En consĂ©quence, la phĂ©nomĂ©nologie va prendre pour point de dĂ©part la description des vĂ©cus de conscience afin d'Ă©tudier la constitution essentielle des expĂ©riences ainsi que l'essence de ce vĂ©cu [N 19].
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0smHNB. Maurice Merleau-Ponty 1908-1961, philosophe français, reprĂ©sente le courant phĂ©nomĂ©nologique de la philosophie française du 20Ăšme siĂšcle, mĂȘme si certains le considĂšrent comme un existentialiste, puisqu'il aborde dans ses ouvrages la problĂ©matique de l'existence de l'homme dans le monde. La perception est le concept central de l'ensemble de sa pensĂ©e c'est au moyen de la perception, en effet, que nous prenons conscience de notre appartenance fondamentale au monde qui nous entoure. La phĂ©nomĂ©nologie de la perception, son ouvrage majeur, paraĂźt en 1945. Reçu premier, en 1926, Ă l'agrĂ©gation de philosophie, Merleau-Ponty aura basĂ© toute une partie de ses travaux sur la psychologie et la neurologie. De 1949 Ă 1952, il enseigne, Ă la Sorbonne, la psychologie de l'enfant. Pour un grand nombre d'auteurs, Merleau-Ponty est le philosophe qui confĂšre au corps un nouveau statut, en lui attribuant une fonction et une place essentielle dans l'ensemble de son Ćuvre. Lorsque Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, en 1945, fondent la revue des Temps modernes, il fait partie, avec Raymond Aron notamment, du comitĂ© directeur. En 1951, il se fĂąche avec Sartre. Faisant, en 1947, dans Humanisme et Terreur, l'apologie du rĂ©gime communiste de Moscou, il adoptera par la suite des positions plus modĂ©rĂ©es, se dĂ©marquant de la ligne politique officielle du Parti communiste français. 1. Qu'est-ce que la phĂ©nomĂ©nologie ? a. Les leçons de la phĂ©nomĂ©nologie du philosophe allemand Edmund Husserl 1859-1938 La phĂ©nomĂ©nologie est une nouvelle discipline, inaugurĂ©e par Husserl au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle. Selon Husserl, la philosophie doit changer d'optique, et se mettre au service des choses mĂȘmes, lesquelles ne sont cependant pas, Ă proprement parler, ces "objets naturels" que les scientifiques abordent comme de pures extĂ©rioritĂ©s que la raison ou la logique peuvent investir. Ce retour aux choses que prĂ©conise Husserl inaugure par consĂ©quent une nouvelle maniĂšre de les considĂ©rer les choses ou les phĂ©nomĂšnes ne sont pas donnĂ©es, mais constituĂ©es par notre conscience. Le phĂ©nomĂšne en lui n'existe que dans la mesure oĂč il est apprĂ©hendĂ© par une conscience. C'est prĂ©cisĂ©ment la conscience qui fonde le sens des phĂ©nomĂšnes ou des choses que nous pouvons trouver dans le monde. La saisie de ces objets par la conscience se nomme intentionnalitĂ©. b. L'intentionnalitĂ© Le concept d'intentionnalitĂ©, introduit par Husserl, s'exprime Ă travers la cĂ©lĂšbre phrase Toute conscience est conscience de quelque chose. La conscience est Ă ce titre une visĂ©e, et une non une pure "substance pensante", comme nous l'avait appris Descartes 1596-1650. Le "cogito", purement rĂ©flexif, considĂ©rait le monde comme une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure Ă la conscience. L'intentionnalitĂ© pose qu'en contemplant les objets de ce monde, la conscience les constitue, en mĂȘme temps qu'elle est constituĂ©e par eux. C'est pourquoi l'intentionnalitĂ© est principalement pourvoyeuse de sens. Merleau-Ponty reprendra Ă son compte l'idĂ©e d'intentionnalitĂ©, qui tĂ©moigne de la rencontre entre la conscience et l'objet, mais en lui substituant celle de perception, grĂące Ă laquelle il instaure en quelque sorte sa propre "phĂ©nomĂ©nologie". 2. La perception, notion fondamentale a. La perception est insĂ©parable du corps, qui la rend possible Prolongeant la pensĂ©e de Husserl, Merleau-Ponty prend une certaine distance vis-Ă -vis de la science, alors que paradoxalement, il s'intĂ©resse et participe aux travaux de la psychologie ou de la neurologie. Merleau-Ponty explique qu'on ne peut, comme le fait la science, sĂ©parer l'objet de celui qui perçoit cet objet. C'est pourquoi il se fait le critique Ă la fois de la tradition empirique et de la tradition idĂ©aliste ou intellectualiste contre les empiristes, il dĂ©clare que les phĂ©nomĂšnes n'existent pas par eux-mĂȘmes. Contre les idĂ©alistes, que Descartes reprĂ©sente, il dĂ©clare que la conscience ne peut ĂȘtre isolĂ©e du monde dans lequel elle se trouve. La conscience ne peut ignorer qu'elle est immergĂ©e dans un monde dont elle ne peut prĂ©tendre pouvoir s'extraire. Percevoir, pour Merleau-Ponty, c'est essentiellement dĂ©couvrir du sens, ce dont se dĂ©sintĂ©resse la science, laquelle se contente de dĂ©crire les phĂ©nomĂšnes, sans les expliquer. La perception est rendue possible par le corps, qui est la fois objet du monde et point de vue sur le monde, puisqu'il est d'emblĂ©e et en premier lieu impliquĂ© dans la perception elle-mĂȘme. Le corps est "objet du monde" en tant qu'il est lui-mĂȘme, du point de vue de l'espace qu'il occupe nĂ©cessairement, une chose ou un phĂ©nomĂšne ; mais il est aussi un "point de vue sur le monde", puisque son rapport au monde est de façon spontanĂ©e, pourvoyeur de sens. Autrement dit, nous ne regardons aucune chose dans le monde sans immĂ©diatement les voir autrement qu'elles ne sont. b. Le corps propre La perception, chez Merleau-Ponty, est insĂ©parable de ce qu'il appelle le corps propre. Le corps propre se distingue du corps apprĂ©hendĂ© par les scientifiques, qu'ils assimilent Ă une activitĂ© organique indĂ©pendante de toute conscience. Le corps propre renvoie Ă cette vie du corps que la notion de corps organique est dans l'impossibilitĂ© de traduire. Le seul fait d'avoir des mains, des pieds, un corps, explique Merleau-Ponty, fait je suis porteur d'intentions. Je ne fais donc qu'un avec le monde dans lequel je me trouve, ce qui explique en outre pourquoi lorsque je perçois un objet, il manque nĂ©cessairement une partie de cet objet, puisque je suis prĂ©cisĂ©ment au-dedans de cet objet, lorsque je le perçois. Ce la signifie que la vie de l'Ăąme est insĂ©parable de celle du corps. Sur ce point encore, Merleau-Ponty se dĂ©marque de la philosophie cartĂ©sienne, qui instaurait un dualisme entre l'esprit et l'Ăąme Le corps et l'Ăąme sont des significations et n'ont de sens qu'au regard d'une conscience, affirme-t-il dans la PhĂ©nomĂ©nologie de la perception. Le corps propre inclut donc, en tant que tel, l'activitĂ© de la conscience, de la mĂȘme maniĂšre que celle-ci prĂ©suppose l'existence du corps.
En effet, Nietzsche a certainement envoyĂ© les attaques les plus rudes contre toute prĂ©tention de "certitude immĂ©diate", la certitude cartĂ©sienne du Cogito autant que les certitudes empirico-sensualistes ,ou encore les philosophies post-kantiennes et post-hegelienne... Il est donc bien normal que tout passe sous le marteau nietzschĂ©en. Car, pour l'auteur, la "vĂ©ritĂ©" - encore faudrait-il en dĂ©finir le sens - se retrouve dĂ©pourvue de tout argument lorsqu'elle ne sort pas vainqueur d'un combat qui puisse justifier sa puissance. Dans le premier aphorisme de "Par delĂ ..." Nietzsche pose d'emblĂ©e le souci qui guide tout le livre. Mais sur qui peut-on compter pour la mise en combat? EnvoyĂ© par Nietzsche Au fond, qui pose les questions? Qu'est-ce donc en vous qui veut la "vĂ©ritĂ©"?" De fait, la question de l'origine de ce vouloir nous a longtemps retenu, jusqu'Ă ce que enfin une question encore plus essentielle nous ait dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©s celle de la valeur de cette volontĂ©. [...] Le problĂšme de la valeur de la vĂ©ritĂ© s'est-il prĂ©sentĂ© Ă nous, ou est-ce nous qui l'avons abordĂ©?§1 "Par delĂ ..." n'est pas un livre de solutions, mais un ensemble rĂ©flexions problĂ©matiques Ă l'oeuvre, de problĂšmes non pris en compte dans l'hiustoire, montrant la nĂ©cessitĂ© d'une rĂ©elle jeunesse, d'une pensĂ©e libre, la nĂ©cessitĂ© d'un dĂ©passement des philosophies transmises par l'histoire. De douter et faire douter, en somme, Ă partir de nouvelles "perspectives" de recherche. Mais la mise en garde du dĂ©but du livre est Ă©galement importante, car selon Nietzsche, cette recherche "comporte un risque, et peut-ĂȘtre le plus grand des risques", Ă savoir la tendance de se figer en doctrine ce qui reviendrait Ă en faire un traitĂ© de morale. Comme Nietzsche l'Ă©crivait Ă son ami Jacob Burckhardt en 1886, lorsqu'il lui envoya un exemplaire du livre EnvoyĂ© par Nietzsche "Les conditions effrayantes de tout accroissement de la culture, le rapport inquiĂ©tant entre ce qu'on appelle "l'amĂ©lioration" de l'homme ou carrĂ©ment son "humanisation" et l'augmentation du type "homme", surtout la contradiction qui existe entre toute conception morale et toute conception scientifique de la vie, [...] voilĂ , ce me semble, un problĂšme que nous ne partageons, Dieu merci, qu'avec un tout petit nombre de vivants et de morts. Poser ce problĂšme, c'est peut-ĂȘtre l'entreprise la plus hardie qui soit, et la plus dangereuse, non pour celui qui l'ose, mais pour ceux auxquels il s'adresse". DeriĂšre la critique nietzschĂ©enne de la philosophie, il n'y a pas le souci de descendre un philosophe, mais de rendre possible une pensĂ©e actuelle, un diagnostic sur l'Ă©tat prĂ©sent fin du XVIIIe qui ne soient pas vĂ©rolĂ©s d'impossibilitĂ©s a priori transmises par l'histoire, mais dont le sens se retrouve diluĂ© et Ă©merge sous forme d'Ă©vidences. En effet, les a priori historiques Ă©taient encore tellement pesants principalement Kant et Hegel que toute proposition de recherche philosophique psychologique,... s'en retrouvait freinĂ©e a priori. Bref, l'Allemagne, pour nietzsche, n'a pas encore fait sa Renaissance, elle ne l'a fait que par procuration. VoilĂ le grand reproche de Nietzsche la "culture" par procuration et le lourd bagage historique que recouvrent les pensĂ©es "modernes". Ainsi, par rapport Ă Descartes, le problĂšme de Nietzsche tient en deux aspects 1 Les erreurs manifestes de raisonnement et les consĂ©quences actuelles. D'ou la nĂ©cessitĂ© du "diagnostic" des prĂ©supposĂ©s historiques qui ont rendu vicieu toute innovation... 2 L'importance de Descartes, Kant, Hegel,etc. en tant que limites qui nous sont donnĂ©es Ă dĂ©passer et non pas Ă suivre bĂȘtement... Ainsi d'un point de vue analytique, Nietzsche rĂ©cuse l'intuition mĂȘme de Descartes, en tant que celle-ci implique toujours un "prĂ©jugĂ©", un Ă©lĂ©ment d' interprĂ©tation hĂ©tĂ©rogĂšne prĂ©alable qu'on "oublie". EnvoyĂ© par Nietzsche [...] ce "je pense" suppose que je compare, pour Ă©tablir ce qu'il est, mon Ă©tat du moment Ă d'autres Ă©tats que m'a rĂ©vĂ©lĂ©s l'expĂ©rience de mon moi ; du fait que je doive me reporter ainsi Ă un "savoir" venu d'ailleurs, ce "je pense" n'a donc pour moi aucune certitude immĂ©diate. §16 Mais, comme Nietzsche ne veut pas tomber en excĂšs mais analyser finement, il soumet sa propre critique, en contrepoint, au tribunal de la vie en posant en la question "Monsieur, [...] pourquoi est-ce absolument la vĂ©ritĂ© qu'il vous faut?" Question qui, en poassant, semble, Ă premiĂšre vue, rejoindre le propos des ConsidĂ©rations Inactuelles II, oĂč Nietzsche critiquait dĂ©jĂ tout savoir en les soumettant au "tribunal de la vie" EnvoyĂ© par Nietzsche [...]nous sommes devenus inaptes Ă vivre, Ă voir et Ă entendre dâune façon simple et juste, Ă saisir avec bonheur ce quâil y a de plus naturel, et jusquâĂ prĂ©sent nous ne possĂ©dons pas mĂȘme la base dâune culture, parce que nous ne sommes pas persuadĂ©s quâau fond de nous-mĂȘmes nous possĂ©dons une vie vĂ©ritable. ĂmiettĂ© et Ă©parpillĂ© çà et lĂ ; dĂ©composĂ©, en somme, presque mĂ©caniquement, en une partie intĂ©rieure et une partie extĂ©rieure ; parsemĂ© de concepts comme de dents de dragons, engendrant des dragons-concepts ; souffrant de plus de la maladie des mots ; dĂ©fiant de toute sensation personnelle qui nâa pas encore reçu lâestampille des mots ; fabrique inanimĂ©e, et pourtant Ă©trangement active, de mots et de concepts, tel que je suis jâai peut-ĂȘtre encore le droit de dire de moi je pense, donc je suis, mais non point je vis, donc je pense. Lâ ĂȘtre » vide mâest garanti, non point la vie » pleine et verdoyante. Ma sensation primitive me dĂ©montre seulement que je suis un ĂȘtre pensant, mais non point que je suis un ĂȘtre vivant, que je ne suis pas un animal, mais tout au plus un cogital. Donnez-moi dâabord de la vie et je saurai vous en faire une culture ! â Câest le cri que poussera chaque individu de cette premiĂšre gĂ©nĂ©ration. Et tous les individus se reconnaĂźtront les uns les autres Ă ce cri. Qui donc voudra leur donner cette vie ? ConsidĂ©rations Inactuelles II C'est la bĂȘtise mĂȘme que fustige alors Nietzsche, de penser qu'il faille dĂ©montrer les causes de la vie pour que cette vie soit effective. La pensĂ©e n'est pas seulement douteuse comme concept, elle ne rĂ©cuse pas l'hypothĂšse selon laquelle elle puisse ĂȘtre une nĂ©cessitĂ© "instinctive" "la plus grande partie de la pensĂ©e consciente doit aussi ĂȘtre rangĂ©e parmi les activitĂ©s de l'instinct, y compris la pensĂ©e philosophique"§3. Encore une fois, c'est de l'utilitĂ© pour la vie que rĂ©clame Nietzsche, ce qui lui fait dire en §4, non sans ironie, que "les jugements les plus faux les jugements synthĂ©tiques a priori sont du nombre nous sont les plus indispensables [...] au point que renoncer au jugement faux serait renoncer Ă la vie, nier la vie. Que le non-vrai soit une condition de la vie". On comprend alors quel est le problĂšme des fondements mĂ©taphysiques selon Nietzsche ils sont tautologiques et derriĂšre un discours sur ce que les choses sont "vĂ©ritablement", elles ne disent que comment elles doivent ĂȘtre. Elles ne permettent pas de dĂ©passer le statut de point de vue. Et pour l'expliquer, Nietzsche y ajoute des facteurs psychologiques "amour de sa propre philosophie", Ă©gocentrisme, naĂŻvetĂ©, prise de pouvoir, sur-rĂ©action... Or, si la vertu se dit sur l'exemple de ces philosophes, savants, artistes, etc. qui se sont trompĂ©s ou ont rusĂ© de multiples façons alors il faut en conclure que cette mĂȘme vertu est antinomique, ou plutĂŽt, le non-vertueux, l'immoral, doivent alors ĂȘtre considĂ©rĂ© comme des Ă©lĂ©ments constitutif de cette mĂȘme vertu. Or, pour Ă©lucider cela, nous dit Nietzsche, il faut prendre cette hypothĂšse trĂšs au sĂ©rieux. Et donc, il faut de vĂ©ritables "esprits libres". Or, l'Ă©poque de Nietzsche a encore du mal Ă dĂ©passer ce stade... Donc, concernant ce Cogito, la question qui se pose est la suivante comment doit-on considĂ©rer le statut du "je" et de la "pensĂ©e"? Et encore de lĂ l'existence? Le "je" de Nietzsche n'est rien a priori, il est une faute originelle de raisonnement qui s'est cristallisĂ©. On ne trouve pas "je" ou "moi", on l'invente. La grammaire nous fait croire qu'on trouve quelque chose, mais comme pour Kant et sa "nouvelle facultĂ©", cette faute appartient Ă une "Ă©poque oĂč l'on ne savait pas encore faire la diffĂ©rence entre "trouver" et "inventer!" Et Ă chaque fois que nous essayons de rĂ©futer la faute, nous retombons dans la faute mĂȘme. Pourtant, la rĂ©futation est irrĂ©sistible "Quelque chose" est toujours prĂ©supposĂ©, mais ce quelque chose, on ne peut pas le trouver. Il est toujours dĂ©jĂ interprĂ©tĂ© et posĂ© quelque part, entachĂ© d'une histoire dont le sens nous est en partie cachĂ©, il nous faut donc le reconstruire. On peut certes en faire le diagnostic, retracer une gĂ©nĂ©alogie de l'erreur, mais en cela, on aurait tort de prĂ©tendre trouver une vĂ©ritĂ©. On ne ferait qu'imposer une interprĂ©tation dominante. Car on ne choisit pas d'oublier l'histoire de notre Ă©ducation. On peut juste en prendre conscience pour la nier. Mais est-ce assez pour ĂȘtre libre? "Un tel "esprit libre" est-il possible?", se demandait dĂ©jĂ Nietzsche dans l'introduction de Humain, Trop Humain. Cordialement.
David Alan Harvey 1. La conscience sensible Dans son sens le plus simple, le mot "conscience" dĂ©signe l'action de l'esprit par laquelle nous saisissons la prĂ©sence de ce qui est ici et maintenant, par laquelle nous "avons conscience" qu'il y a quelque chose. La conscience est ici synonyme de perception. âą Dans La phĂ©nomĂ©nologie de l'esprit, Hegel XIX° siĂšcle dĂ©finit la conscience sensible ou dĂ©sir comme la relation primordiale de tout organisme vivant Ă son milieu. [Nous verrons plus loin que cette cette dĂ©finition s'enracine dans la dĂ©finition donnĂ©e par Leibniz XVII° siĂšcle de la perception. ] ⊠La perception La question de la perception est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e dans le cadre de la philosophie de la connaissance. La perception dĂ©finit la relation entre un sujet et un objet. La question que se pose la philosophie, est de ce savoir qu'est-ce qui nous est "donnĂ©" dans la perception ? S'agit-il d'un simple d'un signal produit par mon systĂšme nerveux en rĂ©action Ă un stimulus ou la perception nous permet-elle d'accĂ©der Ă l'existence rĂ©elle des objets ? â Lorsque je perçois un arbre que se passe-t-il ? âą Percevoir vient du latin percipere, "prendre ensemble", "rĂ©colter". Lorsque je perçois un arbre, je rassemble une sĂ©rie d'impressions ou de sensations - je vois une forme, je pressens la rugositĂ© du tronc, je sens l'odeur des feuilles.... - impressions que j'organise dans un tout dĂ©signĂ© par le mot "arbre". âą La sensation dĂ©signe le phĂ©nomĂšne psychique accompagnant une affection corporelle reçue par un ou plusieurs organe des sens, elle est ce qui rĂ©sulte de l'usage d'un sens externe ou interne. La perception ne se rĂ©duit pas Ă la simple sensation. Elle produit un jugement immĂ©diat qui mĂȘle le rĂ©el et la reprĂ©sentation que j'en ai. La perception est toujours au-delĂ de la sensation. Texte Percevoir c'est juger " Revenons Ă ce dĂ©. Je reconnais six taches noires sur une des faces. On ne fera pas de difficultĂ© d'admettre que c'est lĂ une opĂ©ration d'entendementÂč dont les sens fournissent seulement la matiĂšre. Il est clair que, parcourant ces taches noires, et retenant l'ordre et la place de chacune, je forme enfin, et non sans peine au commencement l'idĂ©e qu'elle sont six, c'est-Ă -dire deux fois trois qui font cinq et un. Apercevez vous la ressemblance entre cette action de compter et cette autre opĂ©ration par laquelle je reconnais que des apparences successives, pour la main et pour l'oeil me font connaĂźtre un cube ? Par oĂč il apparaĂźtrait que la perception est dĂ©jĂ une fonction de l'entendement, et que pour revenir Ă mon paysage, que l'esprit le plus raisonnable y met de lui-mĂȘme bien plus qu'il ne croit. Alain, La passion et la Sagesse, 1960 Âč entendement facultĂ© de comprendre par l'intelligence, pouvoir de connaĂźtre non sensible, opĂ©rant par concept. â Tout le problĂšme est de savoir si ce jugement rĂ©sulte d'une facultĂ© intellectuelle de l'esprit appliquĂ©e Ă un ordre sensible purement organique et matĂ©riel, ou si au contraire, ce jugement est impliquĂ© dans la sensation Ă tel point qu'on pourrait dire que "les sens jugent" d'eux-mĂȘmes ce qui se donnent Ă percevoir. -a Platon, Descartes la perception est un mĂ©lange de sensation et de jugement qui nous Ă©loigne de la vĂ©ritĂ© Platon et Descartes considĂšrent la perception dans son rapport Ă la vĂ©ritĂ©. Ils se demandent si la perception peut fonder une qualitĂ©s sont variablesdes objets qui soit fiable. Descartes prend l'exemple d'un bĂąton plongĂ© dans l'eau. Lorsque nous le regardons nous avons l'impression qu'il est brisĂ© alors que nous savons qu'il n'en est rien. La perception ne nous permet donc pas d'accĂ©der Ă une connaissance de la rĂ©alitĂ©. Elle ne nous donne que ce qui apparaĂźt. Or ce qui apparaĂźt n'est pas nĂ©cessairement ce qui est. Pour accĂ©der Ă la vĂ©ritĂ©, il convient donc de rechercher au-delĂ des apparences sensibles, dans un domaine mĂ©ta-physique, la rĂ©alitĂ© vĂ©ritable des objets de la connaissance. voir le cours sur l'AllĂ©gorie de la caverne de Platon. Texte Descartes Le morceau de cire ConsidĂ©rant un objet matĂ©riel apparemment facile Ă connaĂźtre un morceau de cire, Descartes montre que les corps matĂ©riels sont connus par l'intermĂ©diaire de l'esprit et non de la sensibilitĂ©. Commençons par la considĂ©ration des choses les plus communes, et que nous croyons comprendre le plus distinctement, Ă savoir les corps que nous touchons et que nous voyons. ... [ConsidĂ©rons notre connaissance des choses sensibles]. Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'ĂȘtre tirĂ© de la ruche il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a Ă©tĂ© recueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur, sont apparentes ; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son. Enfin toutes les choses qui peuvent distinctement faire connaĂźtre un corps, se rencontrent en celui-ci. [Prenons par exemple un morceau de cire. Il possĂšde des qualitĂ©s distinctes] Mais voici que, cependant , sa couleur change que je parle, on l'approche du feu ce qui y restait de sa saveur s'exhale, l'odeur s'Ă©vanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'Ă©chauffe, Ă peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra aucun son. [Ces qualitĂ©s sont variables] La mĂȘme cire demeure-telle aprĂšs ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne peut le nier. Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut ĂȘtre rien de tout ce que j'y ai remarquĂ© par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goĂ»t, l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouĂŻe, se trouvent changĂ©es, et cependant la mĂȘme cire demeure. [Quelque chose demeure mais qui ne tombe pas sous les sens] [et qui ne peut pas plus ĂȘtre imaginĂ©] Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce ce que je pense maintenant, Ă savoir que la cire n'Ă©tait pas cette douceur du miel, ni cette agrĂ©able odeur de fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce sont, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se fait remarquer sous d'autres. Mais qu'est-ce, prĂ©cisĂ©ment parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cette sorte ? ConsidĂ©rons le attentivement, et Ă©loignant toutes les choses qui n'appartiennent point Ă la cire, voyons ce qui reste. Certes il ne demeure rien que quelque chose d'Ă©tendu, de flexible et de muable. Or qu'est-ce que cela flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que que cette cire Ă©tant ronde est capable de devenir carrĂ©e, et de passer du carrĂ© en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela puisque je la conçois comme Ă©tant capable de recevoir une infinitĂ© de semblables changements, et je ne saurais nĂ©anmoins parcourir cette infinitĂ© par mon imagination, et par consĂ©quent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la facultĂ© que j'ai d'imaginerÂč. Qu'est-ce que maintenant cette extension? N'est-elle pas aussi inconnue puisque dans la cire qui se fond elle augmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entiĂšrement fondue, et beaucoup plus encore quand la chaleur augmente davantage ; et je ne concevrais pas clairement et selon la vĂ©ritĂ© ce qu'est la cire, si je ne pensais qu'elle est capable de recevoir plus de variĂ©tĂ©s selon l'extension, que je n'en ai jamais imaginĂ©. Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas mĂȘme concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire, et qu'il n'y a que mon entendement seul qui le conçoive. [C'est par l'entendement seul que nous connaissons la nature des choses.] Descartes, MĂ©ditations MĂ©taphysiques, seconde mĂ©ditation Âč pour Descartes, la facultĂ© d'imaginer ou l'imagination, est l facultĂ© de se reprĂ©senter les choses de maniĂšre sensible. -b Leibniz la perception est un rapport sensible au monde Leibniz critique la conception dualiste de l'ĂȘtre hĂ©ritĂ©e de Descartes dualiste qui se fonde sur la distinction entre deux sortes d'ĂȘtre ou de substance, la substance pensante ou spirituelle et la substance Ă©tendue ou matĂ©rielle. Avant d'ĂȘtre un mode de connaissance des choses, la perception est l'activitĂ© vitale de tout organisme en contact avec son "milieu". La perception exprime un rapport sensible qui se forme au contact du monde percevoir et avoir un corps, c'est un tout. Au lieu de se poser la question de l'adĂ©quation de la perception Ă son objet, Leibniz s'intĂ©resse Ă la formation de la perception et des idĂ©es. Il dĂ©crit le phĂ©nomĂšne de transition continue de l'impression sensible Ă l'aperception, c'est-Ă -dire Ă la perception accompagnĂ©e de conscience. La perception se dĂ©finit comme "l'Ă©tat passager qui enveloppe et reprĂ©sente une multitude dans l'unitĂ©". Autrement dit, la perception est ce moment limite oĂč une infinitĂ© d'impressions insensibles- ce que Leibniz appelle les petites perceptions inconscientes - tendent d'elles-mĂȘmes Ă se regrouper et passent dans le champ du perçu. Texte Leibniz Les petites perceptions Leibniz est un des premiers penseurs Ă explorer les mĂ©canismes de l'inconscient. Contrairement Ă ce que pensait Descartes, la conscience claire ne constitue pas la totalitĂ© du psychisme. Pour Leibniz, il existe des petites perceptions dont nous n'avons pas conscience. L'esprit est perpĂ©tuellement soumis Ă des sollicitations imperceptibles qui nous tiennent en haleine. Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exemple du mugissement ou du bruit de la mer, dont on est frappĂ© quand on est au rivage; pour entendre ce bruit, comme l'on fait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-Ă -dire le bruit de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaĂźtre que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-Ă -dire dans ce mugissement mĂȘme, et ne se remarquerait pas, si cette vague qui le fait Ă©tait seule. car il faut qu'on soit affectĂ© un peu par le mouvement de cette vague, et qu'on ait quelque perception de chacun de ces bruits, quelques petits qu'ils soient ; autrement, on n'aurait pas celle de cent mille vagues, puisque cent mille riens ne sauraient faire quelque chose. ... Ces petites perceptions sont donc de plus grande efficace par leurs suites qu'on ne pense. Ce sont elles qui forment ce je ne sais quoi, ces goĂ»ts, ces images des qualitĂ©s des sens, claires dans l'assemblage mais confuses dans les parties, ces impressions que des corps environnants font sur nous, qui enveloppent l'infini ; cette liaison que chaque ĂȘtre a avec tout le reste de l'univers. Explication du texte Pour Leibniz, la perception est la reprĂ©sentation du multiple dans l'unitĂ©. Descartes avait conceptualisĂ© la perception distincte aperçue par la conscience l'aperception. Pour lui la perception distincte ou pensĂ©e constituait l'ensemble de l'activitĂ© du psychisme. Leibniz distingue par ailleurs des perceptions "les petites perceptions" insensibles dont on ne s'aperçoit pas. Ainsi de mĂȘme que le bruit de la mer est l'accumulation des petits bruits des vagues, les petites perceptions inconscientes concourent Ă la perception de l'ensemble et nous relient Ă l'ensemble de l'univers. En effet pour Leibniz toutes les choses communiquent dans l'univers. L'homme vit dans un monde oĂč "rien n'est comme une Ăźle dans la mer"critique du dualisme cartĂ©sien. Nous communiquons obscurĂ©ment avec le reste des choses, sans en avoir une claire conscience. -c La phĂ©nomĂ©nologie de la perception Husserl, Merleau-Ponty, XX° siĂšcle Leibniz ouvre la voie Ă une rĂ©flexion sur la formation du sujet sensible. Comme le montrent les philosophes sensualistes Condillac et empiristes Hume du XVIII° siĂšcle, on peut affirmer que "les sens jugent d'eux-mĂȘmes". La perception n'est pas extĂ©rieur Ă son objet mais elle est continuitĂ©, contact sensible, avec le monde. Texte Merleau-Ponty Le corps propre Le corps propre est dans le monde comme le coeur dans l'organisme il maintient continuellement en vie le spectacle visible, il l'anime et le nourrit intĂ©rieurement, il forme avec lui un systĂšme. Quand je me promĂšne dans mon appartement, les diffĂ©rents aspects sous lesquels il s'offre Ă moi, ne s'auraient m'apparaĂźtre comme les profils d'une mĂȘme chose si je ne savais pas que chacun d'entre eux reprĂ©sente l'appartement vu d'ici ou vu de lĂ , si je n'avais conscience de mon propre mouvement, et de mon corps comme identique Ă travers les phases du mouvement. Je peux Ă©videmment survoler en pensĂ©e l'appartement, l'imaginer ou en dessiner le plan sur le papier, mais mĂȘme alors je ne saurais saisir l'unitĂ© de l'objet sans la mĂ©diation de l'expĂ©rience corporelle, car ce que j'appelle un plan n'est qu'une perspective plus ample c'est l'appartement "vu d'en haut", et si je peux rĂ©sumer en lui toutes les perspectives coutumiĂšres, c'est Ă condition de savoir qu'un mĂȘme sujet incarnĂ© peut voir tour Ă tour de diffĂ©rentes positions. M. Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception, 1945 Explication du texte Dans ce texte, Merleau-Ponty dĂ©finit "le corps propre". Ici il ne s'agit pas du corps-objet, assemblage d'organes Ă©tudiĂ©s par le mĂ©decin ou le physiologiste. Le corps-propre est un corps en quelque sorte "existentiel". C'est le le lieu du vĂ©cu du sujet. Dans le premier paragraphe ce qui caractĂ©rise le corps propre, c'est qu'il forme un tout avec les choses. Il est en continuitĂ© spatiale et temporelle avec le monde. Il forme avec lui un ensemble organisĂ©, un "systĂšme". Il ne peut y avoir de monde que parce qu'il y a dans le monde un sujet dotĂ© d'un corps capable de faire l'expĂ©rience sensible du monde. L'exemple de l'appartement des deuxiĂšme et troisiĂšme paragraphes dĂ©veloppe cette idĂ©e. Le vĂ©cu du corps propre " la conscience de mon propre mouvement et de mon corps comme identique Ă travers les phases du mouvement" conditionne l'unitĂ© de l'objet. Sans la mĂ©diation du corps propre, les diffĂ©rentes perspectives ou aspects sous lesquels mon appartement s'offre Ă moi, ne pourraient constituer un seul objet mon appartement. A chaque perspective correspondrait alors un objet diffĂ©rent, un appartement diffĂ©rent. Ici ce principe unificateur n'est pas un principe intellectuel comme par exemple chez Descartes ou mĂȘme chez Kant, oĂč le Je est une fonction abstraite de l'entendement. En effet, chez M. Merleau-Ponty il n'y a pas de dualisme entre l'esprit et la matiĂšre. L'esprit et le corps ne font qu'un. Il ne peut y avoir d'objet de la pensĂ©e que parce qu'il y a une expĂ©rience sensible et conscience de cet objet. Kant avait dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© l'idĂ©e qu'il ne pouvait y avoir de connaissance du monde que parce qu'il y avait au prĂ©alable une expĂ©rience sensible du monde. Mais il affirmait ensuite la prééminence de la pensĂ©e rationnelle sur la matiĂšre. Maurice Merleau-Ponty pousse cette idĂ©e Ă son extrĂȘme limite sans affirmer aucun privilĂšge de la pensĂ©e sur le corps. Le sujet pensant "s'incarne" dans un corps concret dont l'existence sensible dans le monde conditionne l'apparition de toute expĂ©rience et de toute pensĂ©e. L'homme pense le monde parce qu'il le vit dans son corps. mots clĂ©s conscience, conscience sensible, sensation, perception, aperception, petites perceptions corps-propre
"La conception mĂȘme de la conscience, quel que soit son mode de manifestation, implique nĂ©cessairement la distinction entre un objet et un autre objet. Pour ĂȘtre conscients, il faut que nous soyons conscients de quelque chose et ce quelque chose ne peut ĂȘtre connu comme ce qu'il est, qu'en Ă©tant distinguĂ© de ce qu'il n'est pas. [âŠ] Une seconde caractĂ©ristique de la conscience, c'est qu'elle est seulement possible sous forme de relation. Il faut qu'il y ait un sujet ou personne consciente et un objet ou chose dont le sujet est conscient. Il ne peut pas y avoir conscience sans l'union de ces deux facteurs et, de cette union, chacun d'eux n'existe que comme Ă©tant en rapport avec l'autre. Le sujet n'est sujet qu'en tant qu'il est conscient d'un objet ; l'objet n'est objet qu'en tant qu'il est perçu par un sujet la destruction de l'un ou de l'autre est la destruction de la conscience elle-mĂȘme". Henry Longueville Mansel, Limites de la pensĂ©e religieuse, 1858. "Le phĂ©nomĂšne fondamental de notre vie consciente va pour nous tellement sans dire que nous en sentons Ă peine le mystĂšre. Nous ne nous interrogeons pas Ă son sujet. Ce que nous pensons, ce dont nous parlons, c'est toujours autre chose que nous-mĂȘmes, c'est ce sur quoi nous sommes braquĂ©s, nous sujets, comme sur un objet situĂ© en face de nous. Quand par la pensĂ©e je me prends moi-mĂȘme pour objet, je deviens autre chose pour moi. En mĂȘme temps, il est vrai, je suis prĂ©sent en tant que moi-qui-pense, qui accomplis cette pensĂ©e de moi-mĂȘme ; mais ce moi, je ne peux pas le penser de façon adĂ©quate comme objet, car il est toujours la condition prĂ©alable de toute objectivation. Ce trait fondamental de notre vie pensante, nous l'appelons la scission sujet-objet. Nous sommes toujours en elle, pour peu que nous soyons Ă©veillĂ©s et conscients. Nous aurons beau tourner et retourner notre pensĂ©e sur elle-mĂȘme, nous n'en resterons pas moins toujours dans cette scission entre le sujet et l'objet et braquĂ©s sur l'objet ; peu importe que l'objet soit une rĂ©alitĂ© perçue par nos sens, une reprĂ©sentation idĂ©ale telle que chiffres et figures, un produit de la fantaisie, ou mĂȘme la conception purement imaginaire d'une chose impossible. Toujours les objets qui occupent notre conscience sont, extĂ©rieurement ou intĂ©rieurement, en face de nous. Comme l'a dit Schopenhauer, il n'y a ni objet sans sujet, ni sujet sans objet." Karl Jaspers, Introduction Ă la philosophie, 1950, tr. fr. Jeanne Hersch, 10/18, 1981, p. 28-29. "Toutes les fois que nous pensons, nous sommes un moi dirigĂ© vers un connaissable, un sujet dirigĂ© vers un objet. Ce rapport est unique on ne peut le comparer Ă aucun autre rapport au monde. Le moi implique un objet. Cette attitude de la pensĂ©e dirigĂ©e est d'autant plus marquĂ©e que nous pensons distinctement. Ătre Ă©veillĂ©, c'est cela. Ă chaque instant, cette situation est Ă©vidente pour nous, mais nous y pensons rarement. Si nous y pensons, elle n'en devient que plus surprenante. Comment accĂ©dons-nous Ă un objet ? En le pensant et, par lĂ , en le frĂ©quentant ; en manipulant les objets manipulables, en pensant les objets pensables. Comment l'objet vient-il Ă nous ? Par le fait que nous sommes frappĂ©s par lui, que nous le saisissons tel qu'il se donne Ă nous, que nous le produisons sous la forme d'une idĂ©e qui s'impose Ă nous comme exacte. L'objet existe-t-il par lui-mĂȘme ? Nous le pensons comme un objet existant et auquel nous allons ; nous l'appelons quelque chose, une chose, une situation, bref, un objet. [...] quel est donc ce lien d'unitĂ© Ă l'intĂ©rieur duquel ils sont malgrĂ© tout assez sĂ©parĂ©s pour que le sujet soit, par la pensĂ©e, dirigĂ© sur l'objet ? Nous l'appelons l'englobant, l'ensemble du sujet et de l'objet, qui n'est lui-mĂȘme ni sujet, ni objet. La scission entre sujet et objet est la structure fondamentale de notre conscience. Ce n'est que par elle que le contenu infini de l'englobant parvient Ă la clartĂ© [...] Si [...] ce qui est n'est ni l'objet, ni le sujet, ni objet ni moi, mais l'englobant, qui se rĂ©vĂšle dans cette scission, alors toute ce qui se prĂ©sence dans cette scission est manifestation. Ce qui est pour nous, est manifestation et tant qu'Ă©clairement de l'englobant, dans la scission sujet/objet". Karl Jaspers, Initiation Ă la mĂ©thode philosophique, 1964, tr. fr. Laurent Jospin, Petite bibliothĂšque Payot, 1976, p. 31-32. "La notion clef de la structure du comportement est l'intentionnalitĂ©. Lorsque nous disons qu'un Ă©tat mental comporte une intentionnalitĂ©, nous voulons dire qu'il porte sur quelque chose. Par exemple, on croit toujours Ă telle ou telle chose, on dĂ©sire toujours telle ou telle chose, tel ou tel Ă©vĂ©nement. Le fait d'avoir une intention au sens ordinaire n'a pas de rĂŽle spĂ©cifique pour ce qui est de la thĂ©orie de l'intentionnalitĂ©. Avoir l'intention de faire quelque chose, ce n'est qu'une des catĂ©gories de l'intentionnalitĂ©, comme la croyance, le dĂ©sir, l'espoir, la peur, etc. Un Ă©tat intentionnel â croyance, dĂ©sir, intention au sens commun â est caractĂ©risĂ© par deux composantes. Tout d'abord, ce que l'on peut appeler son contenu, qui fait qu'il porte sur quelque chose, puis son type », ou son mode psychologique ». Cette distinction est nĂ©cessaire, car le mĂȘme contenu peut se retrouver dans diffĂ©rents types. Par exemple, je peux avoir envie de quitter la piĂšce, croire que je vais quitter la piĂšce, avoir l'intention de quitter la piĂšce. Dans tous les cas, nous avons le mĂȘme conte- nu quitter la piĂšce ; mais sous diffĂ©rents modes ou types psychologiques croyance, dĂ©sir et intention respectivement. De plus, le contenu et le type de l'Ă©tat vont me servir Ă lier l'Ă©tat mental au monde. Car c'est bien la raison pour laquelle nos esprits ont des Ă©tats mentaux pour nous donner une reprĂ©sentation du monde nous le reprĂ©senter comme il est fait, comment nous voudrions qu'il soit, comment nous avons peur qu'il se transforme, et ce que nous avons l'intention d'y faire, etc. Par consĂ©quent nos croyances seront vraies si elles cadrent avec la rĂ©alitĂ© du monde, et fausses si elles ne cadrent pas avec elle ; nos dĂ©sirs seront exaucĂ©s ou déçus, nos intentions concrĂ©tisĂ©es ou non. Aussi, gĂ©nĂ©ralement, les Ă©tats d'intention ont-ils des conditions de satisfaction ». Chaque Ă©tat, en lui-mĂȘme, dĂ©termine les conditions dans lesquelles il est vrai dans le cas d'une croyance, dans lesquelles il est exaucĂ© dans le cas d'un dĂ©sir ou les conditions dans lesquelles il est concrĂ©tisĂ© dans le cas d'une intention. Dans chaque cas, l'Ă©tat mental reprĂ©sente ses propres conditions de satisfaction. Ces Ă©tats ont une troisiĂšme caractĂ©ristique il leur arrive d'engendrer des Ă©vĂ©nements. Par exemple, si je veux aller au cinĂ©ma, et si j'y vais, normalement mon dĂ©sir va reprĂ©senter l'Ă©vĂ©nement mĂȘme qu'il reprĂ©sente le fait que je vais aller au cinĂ©ma. Dans ces situations il existe une liaison interne entre la cause et l'effet, car la cause est une reprĂ©sentation de l'Ă©tat mĂȘme qu'elle provoque. La cause reprĂ©sente et en mĂȘme temps provoque l'effet. Je donne Ă ce genre de cause et d'effet le nom de causalitĂ© intentionnelle ». Comme nous le verrons, la causalitĂ© intentionnelle est d'une importance cruciale, aussi bien pour la structure que pour l'explication de l'action humaine. Ă beaucoup d'Ă©gards, elle est bien diffĂ©rente de la façon habituelle dont on dĂ©crit la causalitĂ©, lorsqu'on parle d'une boule de billard qui en heurte une autre et la fait bouger. Pour ce qui nous occupe, l'Ă©lĂ©ment essentiel de cette notion de causalitĂ© intentionnelle est que, dans les cas que nous allons considĂ©rer, l'esprit provoque l'Ă©tat mĂȘme qu'il a pensĂ©." J. -R. Searle, Du cerveau au savoir, 1984, tr. fr. C. Chaleyssin, Paris, Hermann, 1985, p. 83. Date de crĂ©ation 23/06/2013 1129 DerniĂšre modification 07/02/2015 1902 CatĂ©gorie Page lue 5737 fois Imprimer l'article
La mĂ©ditation est lâune des clĂ©s du dĂ©veloppement spirituelle. crĂ©dit image Bpilgrim La conscience pure et lâidentification Ă elle sont des Ă©tapes spirituelles trĂšs difficiles Ă cerner, mais que lâon ne peut pas ignorer lorsquâon les atteint, tant elles sont puissantes, tant lâexpĂ©rience qui en dĂ©coule change Ă jamais les ĂȘtres qui lâont connue. Pour beaucoup, ce ne seront que des buts jamais atteints mais vers lesquels cheminer pour sâamĂ©liorer sans cesse. Cela reste tout aussi noble et il serait dommage de sâen priver. La conscience pure, quâest-ce que câest ? La conscience pure, câest la conscience de toute chose, sans lâidĂ©e dâavoir conscience. Câest lâexpĂ©rience la plus directe Ă lâĂȘtre. On voit, on sait, on sent, sans aucune barriĂšre entre soi et lâexpĂ©rience, sans que jamais ne sâinterpose entre soi et lâobjet lâidĂ©e que lâon observe, que lâon sent, que lâon voit, que lâon vit une expĂ©rience. Non, au contraire, lâon vit cette expĂ©rience dâune maniĂšre totale, on est tout Ă elle, on est elle. On dĂ©passe son ego, sa personne, sa personnalitĂ©, pour accĂ©der Ă la conscience des choses telles quâelles sont vĂ©ritablement, sans que nous ne les modifions par notre jugement, notre expĂ©rience, notre volontĂ©, nos attentes et tout ce qui altĂšre notre conscience et notre perception. Nous nous extirpons des stĂ©rĂ©otypes qui modifient ce que nous percevons. Nous dĂ©passons les sens et leurs imperfections pour accĂ©der Ă la conscience objective de toute chose. Câest alors un stade supĂ©rieur de lâĂȘtre auquel on accĂšde, dĂ©passant le plan matĂ©riel pour accĂ©der Ă la vĂ©ritĂ© de tout. Une expĂ©rience de la rĂ©union Pour la conscience pure, les divisions, les frontiĂšres, les diffĂ©rences apparentes nâexistent pas, puisquâelle sâidentifie Ă tout et que tout est elle. Câest ainsi que lâon dĂ©couvre un autre Ă©tat de chaque chose, loin des jugements que sont les divisions, les diffĂ©rences. GrĂące Ă la conscience pure, il est possible de voir au-delĂ de ces frontiĂšres et de ces limites qui nous servaient auparavant Ă Ă©tablir des classification. On voit dĂ©sormais comme chaque chose trouve sa place dans le tout, comme les Ă©vĂšnements, les objets, les pensĂ©es⊠participent Ă construire ce tout. Soi-mĂȘme, lâon se sent intĂ©grĂ© Ă un tout, lâon dĂ©passe ce que lâon pensait ĂȘtre notre personnalitĂ© pour trouver une place dans la totalitĂ© que lâon peut dĂ©sormais cerner. Cesser de rendre personnel tout ce que lâon croise La conscience pure nous permet Ă©galement de nous dĂ©tacher de tout ce que lâon croise sur son chemin. Nous ne rĂ©duisons plus tout ce qui nous arrive Ă une expĂ©rience personnelle et Ă un fait que nos Ă©laborations mentales façonnent dâune maniĂšre partielle et partiale. Nous dĂ©voyons ce qui arrive en pensant que cela nous arrive, alors que cela ne fait que survenir. La conscience pure est un but que lâon doit travailler Ă atteindre, tout en restant suffisamment humble pour accepter de ne jamais lâatteindre. Câest en sachant ainsi que lâon ne pourra probablement jamais le faire que lâon dĂ©gage notre pratique dâune motivation nĂ©faste. La conscience pure est la recherche dâune vie entiĂšre, mais chaque pas fait en sa direction vous apportera Ă©normĂ©ment. Sujets abordĂ©s dans cet article abolition des diffĂ©rences conscience pure Ă©tape spirituelle pure conscience Partagez notre article sur vos rĂ©seaux sociaux Vous pourriez Ă©galement apprĂ©cier
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